Les populations de chasseurs-cueilleurs ne sont pas sensibles aux illusions d’optique qui perturbent pourtant les occidentaux. Comment l’expliquer ?
Les illusions d’optique sont dues à des erreurs de traitement de l’information par le cerveau. Notre cortex est trompé par des éléments de l’image, comme des stries, des courbes, des contrastes de couleur… Le cerveau interprète, extrapole des informations, par habitude, par « construction culturelle ». C’est ce qui explique que nous voyons des segments de tailles différentes, alors qu’ils sont bien égaux.
La vision est une construction cérébrale
Les informations visuelles partent de la rétine des deux yeux et sont acheminées vers le cerveau par les nerfs optiques. Elles sont alors analysées par les aires visuelles situées dans le cortex occipital qui est situé à l’arrière du cerveau.
Les aires visuelles traitent différents types d’informations : la couleur, les déplacements, la localisation et l’identification des objets… Toutes ces indications permettent de reconstituer une image cérébrale de l’environnement vu par le sujet.
La plasticité cérébrale concerne aussi les aires visuelles, ce qui explique que l’environnement dans lequel nous avons grandi conditionne notre perception du monde, et la façon dont notre cerveau interprète une image.
Illusion d’optique et culture
En raison de la plasticité cérébrale, chaque individu a sa propre vision du monde. Ce n’est pas vraiment une question de génétique, mais plutôt une évolution liée à l’environnement dans lequel l’enfant grandit et fait ses apprentissages.
Les capacités sensorielles sont déterminées par les différences d’expérience et d’environnement et non par des différences génétiques.
Dans des milieux urbains et industrialisés, nous avons l’habitude de voir des bâtiments rectangulaires, longilignes, nous vivons dans un monde de lignes droites. Rien à voir avec l’environnement des chasseurs-cueilleurs, plus habitués à vivre dans la savane ou la forêt, ce qui explique des différences dans nos capacités visuelles. Ainsi, la recherche sur les illusions d’optique permet de mieux comprendre comment le cerveau traite les informations visuelles.